Sortie Opéra Bastille
Le 14 octobre 2021 les élèves de spécialité “Humanité Littérature et Philosophie” ont assisté à l’opéra Oedipe roi, représenté à l’opéra Bastille. Le musicien roumain George Enescu s’est inspiré de la tragédie de Sophocle pour en composer un prestigieux opéra. Wajdi Mouawad, directeur du théâtre de la Colline à Paris, passionné de culture antique et l’un des écrivains et dramaturges les plus talentueux de notre époque, s’est attelé à l’’ambitieuse mise en scène de cet opéra. Il décrit ainsi cette aventure : “le théâtre est une petite barque ; l’opéra, c’est un pétrolier, si vous voulez tourner à gauche, il faut vous y prendre trois semaines à l’avance !”
“Contrairement à Sophocle, qui s’intéresse à un épisode : le moment où Oedipe découvre qu’il est l’assassin de son père, Enescu retrace toute la vie d’Oedipe, de sa naissance à sa mort. Nous avons l’histoire d’une vie, et d’une vie tragique, puisque Oedipe n’aurait pas dû naître.” (Wajdi Mouawad). L’opéra raconte les origines de la malédiction d’Oedipe, venues de son père Laïos, qui a violé un enfant dont il avait la charge de l’éducation. Sa lignée devra alors s’arrêter. Si Laïos contrevient à cette loi, son enfant devra mourir ou il tuera son père et couchera avec sa mère. Oedipe est un interdit, une punition. Quand Sophocle écrit cette pièce, la peste sévit à Athènes. Oedipe roi en offre une allégorie politique : Thèbes y est décimée par la peste, Apollon demande la réparation du crime. Le roi, chargé de découvrir qui est le coupable, découvre qu’il est lui-même le meurtrier. Cette pièce raconte comment comprendre le précepte d’Apollon : “Connais-toi toi-même, mais pas trop vite, parce que tu vas te crever les yeux”.
La spécialité HLP remet l’antiquité au coeur des apprentissages, de la connaissance de soi et du monde qui nous entoure, dans une fréquente mise en perspective des mythes avec nos propres civilisations.
Des élèves de première témoignent :
« Pour ma part, je mettais les pieds pour la première fois dans un tel endroit ; j’ai toujours idéalisé l’opéra comme un lieu culturel mais également de rencontre pour des personnes assez guindées. C’est donc avec surprise que j’ai découvert une énorme foule diversifiée. »
« Que ce soit le jeu des lumières, des personnages ou des musiciens, tout poussait à admirer. Nous n’étions en réalité pas seulement venus assister à une pièce de théâtre mais à un spectacle total cousu méticuleusement du début à la fin. On dit souvent que l’opéra, c’est soit on déteste soit on adore. Alors, je me suis bien évidemment demandée avant d’y assister mais aussi pendant la prestation, quel parti je prenais. Finalement, en rentrant chez moi le soir, j’en ai gardé un souvenir exalté et l’envie d’y retourner découvrir des œuvres sous un autre point de vue, au plus vite. »
« Sophocle peut être assez rude à lire pour des lycéens et bien que la pièce, au-delà du mythe, ne soit pas des plus simples à comprendre, l’opéra nous a éclairés sur l’histoire d’Antigone, sur ce qui l’amène à protéger son père puis son frère. Oedipe appartient à tout un cycle que cet opéra nous a permis de saisir dans sa continuité. (Loann Guiho – Océane Chellen, 1ere HLP).
