Sortie au théâtre de Sartrouville
Cette note qui commence au fond de ma gorge,
texte et mise en scène de Fabrice Melquiot
Au théâtre de Sartrouville
Le jeudi 7 novembre 2024
“Théâtre et disputes”, tel est l’intitulé d’un des programmes proposés pour le bac de français cette année. Les premières 2 ont assisté à une “corrida” théâtrale dans laquelle la lutte s’engage entre les mots et la musique : une joute oratoire et musicale où la voix humaine se confronte à celle des instruments – dambura, harmonium et tablas.
Fabrice Melquiot a choisi de raconter à sa façon l’histoire d’Esmatullah Alizada, un musicien afghan exilé en France à cause de la guerre. Esmatullah joue le rôle d’Aref alors qu’il parle peu le français, mais sa musique et sa présence remplacent les mots pour tenter de recréer ses racines disparues.
Face à lui, Bahia, jouée par la jeune et talentueuse Angèle Garnier, lutte pour faire renaître en lui l’amour, car Aref, enfermé dans sa douleur, rejette tout. Les corps, les regards et les sons se toisent, s’esquivent et s’attaquent dans un face face sous tension écrit intégralement en alexandrins et en décasyllabes.
La modernité de cette rixe, à laquelle nous avons assisté au plus proche des acteurs, puisque nous étions installés en carré autour d’eux, sur la grande scène du théâtre de Sartrouville, n’a pas manqué d’étonner et d’interpeller notre jeune public, très concerné par les enjeux profondément humains que les deux comédiens suggèrent avec une époustouflante justesse.
Carole Zegaa,
Professeure de Lettres